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SAVOIR-FAIRE

Notre

Il faut imaginer le sol comme un gros ventre qui digère tout grâce à la faune et à la flore qui l'habite. Dans ma vision de l'agriculture, j'essaye toutes les approches qui permettent de stimuler naturellement la vie microbienne et les champignons qui peuplent mon sol ; plus la vie y est intense, plus la fertilité augmente, plus les légumes poussent vite et en bonne santé. La vie biologique des sols est donc le moteur de sa fertilité. Pour stimuler et améliorer la vie microbienne, il faut être patient ; l'inertie pour remettre un sol en bonne santé prend au moins 4 ou 5 ans. Pour cela, nous leur apportons une alimentation diversifiée à base de beaucoup de fumier de cheval pour nourrir les bactéries, un peu de bois broyé pour nourrir les champignons, des engrais verts à base de légumineuses comme le trèfle et de graminées comme le seigle, qui va également nourrir cette vie du sol notamment les vers de terre ; nous apportons également des coquilles d'huîtres broyées car le sol du Massif des Maures est très acide. Toutes ces approches permettent de remonter les taux de matières organiques et de réenclencher le cycle vertueux de la vie. Sans cela, le sol s'appauvrit et se désertifie.


De plus en plus, on nous parle de transition dans tous les aspects de notre société et l'agriculture n'est pas en reste. Depuis de nombreuses années, émergent des mouvements alternatifs dans le monde qui bouleversent les fondements même de l'agriculture conventionnelle. On parle de plus en plus d'agro-écologie, de permaculture, d'agriculture biologique ou biodynamique. Chacune de ces agricultures a de nombreux aspects qui lui sont propres, et ont démontré leur durabilité.

Au Jardin de la Piboule, nous mettons en application ou en expérimentation les aspects de chacune de ces agricultures alternatives qui nous paraissent les plus adaptés à notre jardin, à nos sensibilités et à nos moyens techniques. Je n'aime pas les étiquettes ; c'est pour cela que, malgré que nous faisons une agriculture propre, nous n'appartenons à aucun label, comme on peut avoir des convictions sans appartenir à un parti politique.

Au Jardin

BINAGE AU CHEVAL

Au jardin, nous laissons la nature s'exprimer ; nous essayons d'avoir le plus de biodiversité car c'est l'élément de la stabilité d'un écosystème. La nature n'aime pas ce qui est homogène . Plus de la moitié des 10 hectares sont laissés en forêt et prairie ; en plus de cela, tous les 20 mètres, on sème des rangs de fleurs parallèles aux rangs de légumes, ainsi qu'au début de chaque rangée, pour permettre aux insectes prédateurs de se promener dans nos cultures, mais, en plus, elles embellissent le paysage et nourrissent notre âme, comme les légumes nourrissent notre corps.

La traction animale car le cheval a démontré sa durabilité au fil des siècles. Et puis, c'est la réalisation d'un rêve d'enfant car nous avons eu la chance d'habiter près du dernier paysan du Golfe qui travaillait avec son cheval de trait et j'ai toujours été fasciné par la complicité qu'il entretenait avec lui et puis la qualité, la précision du travail, en plus sans bruit et sans compacter le sol. A l'aide de Traviata, nous entretenons l'ensemble des quatre hectares de jardin, qui sont au préalable préparés au tracteur. Le cheval de trait a toute sa place dans une exploitation agricole à taille humaine. Il nous permet de cultiver plus de légumes sur une même surface. Contrairement à ce que beaucoup croient, il va, pour bon nombre de travaux d'entretien en maraîchage, aussi vite voire plus vite que le tracteur. Chaque année, Traviata et moi gagnons en expérience, en technicité et en complicité, ce qui nous permet d'être plus performants.


Au jour d'aujourd'hui, le jardin est très loin d'être un aboutissement. C'est une feuille blanche. Nous allons redéfinir les contours, restructurer les paysages avec des plantations d'arbres, la création de mares … car les paysans, nous sommes les architectes des paysages. Nous sommes en perpétuelle recherche. Les premières années, elle a surtout concerné l'amélioration du fonctionnement du sol et l'adaptation des techniques de culture au caractère inondable de la plaine. A partir de cette année, elle va concerner le design paysager afin de créer un agro-écosystème (écosystème agricole) le plus résilient possible. En clair, il n'y a jamais une solution, il y en a de très nombreuses. A nous de trouver les plus adaptées afin de créer le système le plus harmonieux à notre environnement naturel pour le rendre plus productif.

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